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La psyché, au sens grec, c’est le souffle qui nous anime. Une « psychothérapie » a donc avant tout à nous réancrer dans ce qui nous rend vivant. Or la vie a des ressources infinies pour nous transformer, tout au long de notre existence, et au-delà du prévisible.
Dans cette perspective, lorsque quelqu’un me raconte son histoire, il s’agit pour moi d’en trouver avec lui de nouvelles lectures, qui lui permettent d’en modifier le tracé. Et là où il y a une impression d’impasse, il s’agit d’ouvrir du possible – notamment par l’écoute des rêves, habiles à nous surprendre. Loin de considérer la santé psychique comme une norme dont il s’agirait de se rapprocher, je constate que c’est souvent dans leurs singularités, leurs difficultés mêmes, que les personnes trouvent des leviers pour sortir de leurs souffrances. Ainsi il s’agit moins de «réparer» – tout retour à un état antérieur, souvent idéalisé, se révélant illusoire –, que de «bricoler» de nouveaux équilibres, toujours à réinventer. Le travail psychothérapeutique s’apparente dès lors à un processus de création – que l’on soit ou non artiste.
Et il se fonde sur la rencontre. Une psychothérapie, c’est avant tout la dynamique d’une relation, aux règles certes très particulières, mais d’une relation véritable, entre tel parlant et tel psy. Et qui peut faire bouger les autres relations – à soi-même, aux humains, au monde, à la nature. N’a-t-on pas de vrais liens avec une maison, un arbre, un paysage ? Lorsqu’on se sent « relié », la solitude elle-même peut se vivre comme un espace de rencontre. Ouvrant à l’autre, à l’autre en nous, parfois même à ce qui en nous est plus vaste que nous – quelle que soit la manière dont on le conçoit –, une psychothérapie va jusqu’à s’apparenter quelquefois à un cheminement spirituel.
Il est possible de faire des séances à distance (par Skype)