Que lui restait‑il à faire, que s’abandonner à ce cheval, qui sans doute connaissait son chemin, à cet homme, au destin – dès qu’elle l’avait vu, n’avait‑elle pas senti qu’il était son destin, cet homme, et qu’elle lui appartenait plus qu’à elle‑même ; de sa vie, désormais, il ferait ce qu’il voudrait – et dans cette cavalcade, à travers bois, soudain elle vit ce qu’avait été sa vie, à l’espère et à l’arrachée, pareille à celle des bêtes, des proies, de toutes parts devant se battre, sans répit menacées, jamais sûres de survivre – et dans cette vie, elle reconnut la seule qui pour elle fût possible, la seule qui lui parût la vie vraie – et avec toutes ses errances, ses peurs, sa souffrance, comme lorsqu’elle tombait sur le corps de cet homme, elle se sentit réconciliée. Songeant à cet incendie, dans lequel elle faillit périr, elle se rappela que c’était là qu’elle avait découvert la paix.