Car un cochon, c’est fait pour saigner, tout comme les melons, aux parts bien dessinées par le Bon Dieu, pour être découpés. Et puis ne serait-ce pas indécent de s’émouvoir, en temps de guerre, sur le sang d’une bête ? « Le sang c’est l’âme », affirmait mon ami Jacob. Eh bien alors j’ai vu de l’âme gicler, asperger les fermiers, ruisseler dans la cour, et me tremper les pieds. N’y avait-il pas, en un bain si spirituel, de quoi devenir un autre homme ? Qui a perçu le cri d’une bête qu’on égorge, et constaté que les plus grandes douleurs, loin de se tenir coites, couinent comme des forcenés, en garde la gorge trop serrée pour encore raisonner. Désormais, moi je ne pourrais plus que représenter, par des images qui seraient comme des cris.