Tchang et le Yéti

Tchang et le Yéti

Mon grand monstre, mon tout petit. Tu avais si peur, constamment, qu’à la suite de tes enfants on me sépare de toi. Au moindre bruit tu sursautais ; et quand tu vis des traces de pas, il n’y eut plus pour toi de repos, il fallait fuir, les hommes étaient à ma poursuite. Toujours ils t’avaient effrayé, et ne voulaient pas le comprendre, mais c’est pour ça qu’on ne te voyait jamais ; or à présent, ce n’était plus seulement pour ta vie que tu tremblais. Dès lors nous nous sommes engouffrés au plus profond des neiges ; au début j’avais peur, de rompre ainsi avec l’humanité, je fus même tenté de faire signe à ceux qui me cherchaient, mais j’ai vite renoncé, c’était avec mon Yéti que je voulais rester, et les hommes, je les connaissais, ils n’aiment pas à partager, surtout avec une bête.