Abraham et l’agneau

Abraham et l’agneau

Qui aurait résisté ? A la voix du désert, et à son vent brûlant, chargé de sable, qui vient frapper au visage ; et à l’appel de Dieu, qui prenait visage de liberté pour se rire du destin. J’étais roi, soudain je n’avais plus rien – sinon quelques bêtes, que je mènerais paître au bout du monde. Je redevenais berger, et fier de l’être, comme mes plus lointains ancêtres, du temps où fut créé le monde. De ma prestigieuse famille, je ne voulais plus me rappeler que ceux qui m’avaient devancé un bâton à la main, entre trois chèvres et deux moutons. N’oubliez jamais cela : seuls les moutons me sont restés, à l’heure où je fus foudroyé.