Una voce pocco fa (extrait)

Je rentrai en scène. Je repris le dernier de mes airs. Un Bellini, bien sûr. Comme pour tendre la main au plus cher. Pour qu’il la prenne cette main, et me la serre, et me rassure, et m’aide à franchir le pas. Pour que mourir soit le rejoindre.

Je ne sais pas comment je pus encore chanter. On ne sait jamais jusqu’où on peut aller. Il paraît que cela fut très beau, impossiblement beau. Il n’y a que l’impossible qui soit parfaitement beau. Tout ce que je sais, c’est qu’à peine dans les coulisses, je m’effondrai. Le lendemain j’étais morte.

Ne me demande pas de te parler de cela. De tout ce qu’il y a autour, et des autres, je veux bien. Mais pas de moi, pas de ce trou immense qui se fit en moi.

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